Pêle-Mêle
On poursuit dans les résidus des années 2000. Et clairement, c’est l’originalité qui fait le sel de cette année. Les expériences fusent et s’avèrent concluantes. Enfin… en accueillant à bras ouverts les sons sans concessions, hybrides et difficilement classables…
Mais si un seul album a bien incarné ces frontières stylistiques repoussées et entremêlées dans imaginaires riches, cohérents et enivrants, c’est bien lui…
KUEDO – « Severant »
Cet artwork… un peu 80’s, bercé par une esthétique SF cubiste. Il colle tellement bien à la peau glaciale de cet album. Sans préparation, on plonge dans un monde mécanique, un peu rétro-futuriste et pourtant totalement avant-gardiste (encore aujourd’hui…)
Les shirleys défilent comme les pins sur l’autoroute des Landes à l’arrière d’un bolide lancé à pleine vitesse, les basses coulent et accompagnent cette inquiétude et, pour ne rien gâcher, les synthés font pleuvoir des mélodies magnifiques, parfois tout en douceur, souvent de façon brutale et instinctive.
Cet album, c’est la playlist qui tourne dans les écouteurs des Replicants de Blade Runner. Mais aujourd’hui, en mode mise à jour forcée de logiciel, comme un gros coup de genou dans les parties génitales de la modernité virtuelle.
Les sons déboulent comme des obus à 180 bpm, sans te laisser reprendre ton souffle, mais tu t’y habitue bien vite, finit par accepter ce rythme et te laisser emporter par toutes ces nappes d’émotions brutales, crasses, et parfois enchanteresses. Un voyage musical syncopé, quasi cybernétique, et pourtant empli de tant d’humanité.
Anthracite