Pêle-Mêle
Entre grisaille électronique et chaleur acoustique, parfois il faut choisir, souvent il faut tout prendre. C’est un peu le leitmotiv de cette année finalement hétérogène, balancée entre bitume et stratosphère…
C’est finalement dans l’ivresse instrumentale et les envolées de guitares désertiques qu’un album sort du lot.
GLEN PORTER – « The Devil Is a Dancer, The Piper Is a Madman »
Le charme. Sans doute l’attrait le plus impossible à repousser dans une posture affective de séduction. Et ce charme, Glen Porter (RIP) sait en inonder ses morceaux, colorant ses productions d’ambiances si variées qu’une large palette d’émotions vient toujours habiter ses peintures instrumentales.
La recette marche à chaque son de l’album. Les mélodies des guitares sortent direct du désert de l’Arizona et viennent se marier parfaitement avec des rythmiques puissantes qui te cassent la nuque. Puis le calme reprend ses droits… avant de mieux te noyer dans une tempête de sable inarrêtable. Jamais linéaire, l’album joue sur l’alternance de l’intensité avec une maîtrise qui frôle la perfection.
On sourit, on frissonne, on gueule, on chiale, on reste léthargique, hébété, parce que tout y passe. C’est rock, hip-hop, folk, ambiant, et on voyage main dans la main avec Glen dans une odyssée du bayou poussiéreux, où le charme des cicatrices d’une jeune femme au visage fatigué opère si bien…
Anthracite