2014 // RICOCHETS DE KARMA

Pêle-Mêle

Aucun souvenir de la météo de 2014, mais mon climat musical a lui connu une véritable vague glaciale. Marquée par les synthés froids, parfois rétro, la mélodie reste ultra présente dans ce bouquet congelé. Mais ce serait mentir de dire que ça respire la joie et la bonne humeur… On est plutôt sur le côté maussade, amer et désabusé du sentiment musical. Mais toujours pour mieux voyager, s’évader… ou s’ancrer bien au sol, les pieds coulés dans le bitume.

CAMILLA SPARKSSS. - "For You the Wild"
Pour son énergie analogique sauvage...
Parce que quand le king reprend du service, on s'installe et on appuie sur play...
GLEN PORTER - "The Open Road and The Smell of Blood"
Pour dévaler les routes désertiques en bonne compagnie sonore
Pour faire danser le cerveau et s'élever au dessus des nuages
Parce que l'arpegiator gratuit c'est quand même bien défoulant
Parce que les cuivres nourrissent à merveille les beats poussiéreux
Pour ses moments suspendus entre jazz et espace intersidéral...
Pour ses délicieuses zones de turbulences analogiques
Parce que le hip-hop instrumental millimétré, ça s'écoute même au fond du terrier...
Pour l'alchimie des samples 70's et le flow d'Eligh !
Parce que la joie de vivre n'est définitivement pas une fin en soi(e)...
Parce que l'espagnole peut aussi être une langue glaciale
Pour la joie d'être sous sédatifs...

Histoire de pas détonner de cette ambiance, on baisse la tête, on mate ses shoes, on tire une latte sur une clope à la lisière du filtre et on fait sauter la poussière de ses cheveux en remuant la nuque sur les sons crasseux de Jessica…

JESSICA93 – « Rise »

Boîte à rythme de l’enfer et guitare décharnée, toujours plus dissonante et saturée. Rise envoie des mandales qu’on accueille comme des caresses. Pourquoi ? Parce que tout y est assemblé méthodiquement, avec amour, comme une belle pièce de menuiserie à l’ancienne. Et niveau ressentis, on déroule une pelote de laine bien revêche. C’est cohérent, y’a un espèce de fil conducteur qui lie toutes les tracks de cet album cradingue, mais tellement jouissif…

Dans un état d’esprit partagé entre le rock goth et le grunge, les 3 premières tracks lancent le projet dans un énorme fracas. Impossible de pas se faire happer par les rythmiques au service de compos bien stylées, pour peu que le côté dark et dissonant soit votre tasse de thé !

Now, c’est une perle noire, à la basse ultra lourde accompagnant une guitare qui chiale toutes les larmes de rage, de tristesse et de bonheur qu’elle peut faire couler.

Asylum, c’est le morceau « boîte de nuit goth »… Genre meuf au maquillage blafard qui chuchote à ton oreille, « C’est ma chanson », et qui se lève en te prenant par la main pour te pousser à la suivre sur le dancefloor sans lumière.

Et enfin Karmic Debt. Ça sent le dégoût des couleurs, l’amertume, l’aigreur et la crasse. Toutes tes vies antérieures qui dégueulent à l’unisson, avec un gémissement à peine perceptible et pourtant donné avec toute les forces qui restent. Ce morceau à vraiment un côté grunge désabusé, le Seattle des 90’s cracherait pas dessus, c’est certain. Mais pourtant pas de nostalgie, du feeling pur et une identité véritablement singulière.

On termine l’album sur des airs toujours bien dissonants et saturés. Un vrai côté éprouvant, quasi physique, se dégage même de l’écoute, boîte à rythme obsédante oblige… Et la conclusion finit à merveille le set, désespoir et écoeurement plein la voix, sur un air de guitare épileptique et une rythmique qui anime automatiquement les nuques… « Rise », c’est le désordre total, mais magnifiquement calculé.

Anthracite

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