Pêle-Mêle
Ambivalences totales, goût pour le psychédélisme exacerbé et envies d’escapades spatiales. Les couleurs sonores semblent s’adoucir avec le temps. Pourtant, comme l’effet de la « pratique » du houblon sur le palais, le goût pour l’amertume ne s’estompera jamais une fois qu’on a commencé à l’apprécier…
Bon, la métaphore zythologogique était moyenne. Mais la claque de Lucas Acid devait être mentionée avec cet arrière goût sentimental.
Moodie Black a sans doute produit le truc le plus « à part » de l’année, résolument novateur et sans aucune concession. Mais impossible à écouter en boucle sans impact sur sa santé mentale. Trop saturé, trop violent. C’est ce qui fait que je le considère pas comme mon album de l’année.
Néanmoins, de temps en temps, bien fort, putain, quelle magnifique session d’apnée musicale ! Et puis c’est aussi tout ce que l’Amérique de Trump peut détester en termes d’identité, d’aspirations et d’envie de créer… Ouais tu peux cliquer et lancer le monstre, histoire de choquer tes oreilles.
Du coup, qu’est-ce qui peut bien avoir marqué encore plus mon année musicale ? Un album peut-être plus facile d’accès, mais avec une pertinence personnelle trop forte pour que je passe à côté.
GOD.DAMN.CHAN – « Slush »
Voilà une création semblant être au carrefour des époques, des tendances mais aussi d’imaginaires et d’influences qui, personnellement, me poursuivent depuis pas mal d’années maintenant.
Ces fusions d’ambiances, on pourrait en faire des titres métaphoriques débiles, « To live and die in Hyrule », « Compton vs SNK » ou encore « L.S. Confidential » (pour Los Santos). C’est un peu alambiqué ? Ben en gros, les textures et sonorités 8 bits et retro-gaming synthétiques croisent celles de la West Coast et de la Bass music L.A. pur jus, pour mieux métisser le pouvoir d’évocation musicale.
Mais ici, cheap tunes ne signifie pas misère sonore et mélodies simplistes. On est plutôt sur du pixel art musical. Avec aisance, on se laisse emporter par des compos sentimentales au piano, qui se croisent avec des envolées bien cosmiques synthétiques sorties directement de la cave des fées de Zelda, tout ça soutenu par des basses bien rondes et puissantes qui font sautiller le ventre, et une rythmique obsédante qui chauffe parfaitement les cervicales.
Des textures robotiques mixées à d’autres pleines d’une chaleur carrément californienne, impossible que votre serviteur ne fonde pas. Un voyage plein de sourires, de nuque qui bouge, de mains qui se lèvent et surtout, de pensées pixélisées adressées aux étoiles…
Anthracite