Aesop Rock – Rings (Clip de la semaine)

Beaucoup de rappeurs, plus ou moins torturés, ont pour habitude de dire que c’est le bordel dans leur tête.
Pour certains, on pourrait se dire qu’il suffit de peu de fioritures pour que ce soit le foutoir, si vous voyez ce que je veux dire… (oui oui, je parle bien de la majeure partie du « Rap Game » commercial)

Mais certains autres l’exprime avec sincérité, lucidité, richesse, profondeur… et style ! Tout à fait le cas d’Aesop Rock, et tout particulièrement avec Rings.

Aucune sortie marquante du Mc depuis Skelethon en 2012 sur Rhymesayers… à part quelques collaborations à droite et à gauche. Pourtant Aesop Rock a du talent à revendre.

Textuellement, c’est sans aucun doute l’un de ceux ayant les envolées lyriques au vocabulaire le plus fourni.
Musicalement, ses propres productions sont très souvent excellentes, sinon le gars sait s’entourer (Blockhead depuis toujours, El-P chez Def Jux etc…).
Et enfin, visuellement, ses clips sont toujours très créatifs et sympas à mater (cf None Shall Pass).
Trois aspects qui correspondent parfaitement à Rings et en font un vrai coup de cœur !

Rhymesayers - Aesop - sensibilites melodiques

Sur une instru faisant la part belle aux batteries bien sèches et complexes, aux synthés mélodieux et planant et finalement aux nappes saturés bien sales (rappelant un peu les grandes heures de Def Jux !), le sourire de l’auditeur s’installe, sa nuque vibre et sa curiosité grandit…

Curiosité d’autant plus entretenue par la narration graphique du clip de Rings.
Une autopsie crânienne et corporelle très imagée sur les passions cachées d’Aesop, le dessin, la peinture… les arts graphiques quoi !
Tout en stop motion, les effets de rejet du matériel de peinture ou la métaphore du stockage de cet art dans la mémoire jusqu’à ce qu’il périclite sont saisissants, jamais glauques, toujours emprunts de poésie.

Imaginons nous experts en Dendrochronologie (le procédé scientifique permettant la datation d’une pièce de bois en analysant les anneaux de croissances visibles à l’intérieur de la découpe d’un tronc).


Il ne nous reste alors plus qu’à compter les cernes à l’intérieur du crâne d’Aesop pour dater l’abandon de cette passion qui habille pourtant ses mots, inspire son écriture, donne du corps à ses instrus et continue d’influencer un art qu’il maîtrise si bien, le Hip Hop…

Au plaisir de dépeindre d’autres productions artistiques.

    

PS : Petit lien pour décrypter le texte de Rings.

Anthracite

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