Grace and the Color of Sound – M. Sayyid (Antipop Consortium) – Live Report

live report
Renouveler la performance live n’est pas chose aisée. Surtout pour les concerts de rap. Toi aussi t’en as marre du sempiternel « Je dis hip, vous dites hop » ? Voilà un exemple d’alternative réussie avec M. Sayyid d’Antipop Consortium.

L’ancien du mythique groupe abstract hip hop est le personnage principal de ce spectacle très sensoriel qu’est Grace and the Color of Sound (pour le festival de fin d’été Echo à Venir).

Ouïe, vue, émotions et sentiments entremêlés ; si le style explosif et électronique se prête bien à l’exercice « expérientiel », jamais je n’avais assisté à un concert de rap aussi « ludique ».

Et je persiste et signe, c’est bien du rap qui parvient à nos oreilles, même de l’excellent grâce à la verve et au flow de M. Sayyid.

La mise en scène est parfois simple, mais tape juste. Utiliser le visuel et le mapping 3D se fait de plus en plus, mais ce n’est pas toujours du meilleur effet.

Ici, sans détourner l’attention du son, l’image ajoute à la scénographie pour mieux impliquer le spectateur.

Car c’est bien face à des spectateurs que se trouve M. Sayyid, tous assis dans le Théâtre Femina. Un écrin superbe, certes, mais sans doute ce public ne se serait pas fait prier pour se lever et se laisser porter par cette ambiance, cette énergie créative. Frustrant…

Un extrait vu du balcon. Crédits Nicolas Marand pour Organ’Phantom.

Pour finir, ce genre de performance est une voie à clairement explorer pour défricher de nouvelles façons de faire du live avec du hip hop.

La danse de Roxane Bonnet, l’acting léger avec une mise en scène discrète de M. Sayyid, les jeux de lumières de Mathias Cazenave plongent dans une expérience très intéressante, stimulante, hypnotique mais pleine d’énergie.

Crédits Nicolas Marand pour Organ’Phantom.

Preuve en est ce dernier rappel démoniaque, très symptomatique de l’esprit stylé de ce live. Que de belles promesses… Lyrics…!

Anthracite

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