Avec ce beau Naked Skin, il est temps de passer en revue un nouveau style musical sur sensibilités mélodiques.
Notons tout de même que le clip précédent mettait en scène deux Samuraï. Là, le groupe s’appelle Japan Suicide. Difficile de faire plus cohérent non ? À part un Seppuku en live peut-être…
Ce « nouveau style », c’est le Rock. Le Gothic Rock pour être précis. Première mission, balayer certains clichés sur ce courant musical.
C’est d’abord un style qui a de nombreuses ramifications, du Death Rock au Post-punk, en passant par la New Wave, la Cold Wave et voire même la Dance… Plus de précisions ici.
D’accord, le côté macabre et mélancolique est commun à tout ça. Et forcément, pour vous représenter mentalement ces styles musicaux, vous vous imaginez sans doute des pardessus en cuir noir, des chaussures cloutées, du maquillage blanc et du fard à paupière noir…
Vous pensiez à ça n’est-ce pas…?
Et bien je réponds alors… CLICHÉS !
Il suffit de penser à de nombreux groupes de Post-punk, leur style vestimentaire était plutôt sobre ; la plume absolument noire, introspective, mais pas forcément pseudo ésotérique ; et les sonorités étaient sombres mais pas forcément des hymnes de messes noires.
Japan Suicide s’inscrit définitivement dans cette frange… (sans mauvais jeux de mots).
Ces Italiens, signés chez le label français Unknown Pleasures Records, nous livrent avec Naked Skin un morceau Post-punk, un peu Cold Wave, hyper maîtrisé.
Quand je disais que le Rock Gothic
n’impliquait pas forcément de maquillage…
Naked Skin, c’est avant tout une sublime mélodie accaparée par les guitares et dopée, bien sûr, à la basse. Ça s’enflamme, ça sature un peu, ça speed… Bref, c’est franchement beau et prenant.
Les teintes sonores inquiétantes et mélancoliques rendent le tout très efficace pour accompagner un texte plutôt torturé, abordant parallèlement douleurs corporelles et bleus à l’âme.
Le clip est un conte en 2D très « plate », effet papier et collage. C’est encore une fois malin et bien réalisé. On suit l’histoire de ce petit bonhomme revenu d’entre les morts pour reconquérir sa belle avec plaisir et curiosité. On traverse un cimetière avant de tomber sur une ville sortie de nulle part, gardée par des légions étranges… surtout « capillairement »… (pourquoi la mèche ?).
Naked Skin est une vraie réussite, sur tous les plans. C’est très abouti musicalement, et très curieux visuellement. On a non seulement envie de regarder Naked Skin jusqu’au bout, mais aussi envie d’aller écouter Japan Suicide voire si le reste suit (et c’est le cas !).
Dépassez vous aussi les à priori, jetez vous à corps perdu dans cette quête, vous n’en reviendrez que grandit. Pas forcément joyeux, mais surpris, pour sûr.
Si l’écoute / l’achat de l’album vous intéresse, ça se passe ici. Anthracite
